Olivier Delcroix à propos de la soirée "'Espions" de 13e Rue du dimanche 24 février 2013.
"Dans Les espions ne meurent jamais", dont la trame a été écrite par Philippe Lombard, Laurent Bergers donne la parole à de nombreux intervenants, réalisateurs, comédiens, journalistes qui décryptent l'évolution du film d'espionnage, de la guerre froide jusqu'à aujourd'hui, en passant par la chute du mur de Berlin et les attentats du 11 septembre 2001.
Entre l'apparition de James Bond, sa montée en puissance, sa disparition provisoire en 1989 et sa renaissance en 1996, sous les traits de Pierce Brosnan dans GoldenEye, les spécialistes montrent les raisons de la désaffection des scénaristes de Hollywood pour ce genre cinématographique. "Dès la glasnost et la chute du mur, James Bond est un agent secret perdu", résume d'une phrase le critique Samuel Blumenfeld. Dans les années 1990, les films d'espionnage relèvent plutôt de la parodie. Ce qui va redonner un coup de fouet à l'espionnage au cinéma, ce sont les attentats du 11 septembre. Même si les Etats-Unis s'autocensurent en évitant de mettre en scène des méchants terroristes musulmans, de nouveaux espions apparaissent : de Jack Bauer à Jason Bourne (tous deux portent les initiales de 007).
La trilogie Bourne établit rapidement une nouvelle référece en matière de film d'espionnage. James Bond sera obligé de muer une nouvelle fois, et, grâce à Daniel Craig (dans Casino Royale et Skyfall), deviendra plus violent, imprévisible, pour tout dire névrosé et menaçant. Comme le conclut Eric Rochant : "Le genre du film d'espionnage a plus d'avenir que le western." Voilà qui est dit."